Etablie au Portugal, Leïla Slimani avait rendez-vous avec Salman Rushdie le mois prochain à Porto où il devait venir présenter son dernier livre. L’écrivain a été grièvement blessé lors d’une agression vendredi. Ils s’étaient vus récemment à New York où ils avaient beaucoup ri entre deux discussions sur la littérature et sa capacité à changer le monde et les êtres.
«C’est une terrible ironie de l’histoire qu’après trente-trois ans de traque, Salman se fasse poignarder sur une estrade lors d’un débat public, dans cet Etat de New York où il se sentait en sécurité. L’âge et les propos de son agresseur prouvent que cette fatwa est basée sur une totale ignorance. Je suis sûre que ce dernier n’a jamais lu les Versets sataniques, qu’il ne sait rien de l’œuvre de Salman Rushdie. C’est le propre du fanatisme, il n’y a rien qu’on puisse rationaliser ou raisonner. C’est le paroxysme de la haine, de la bêtise et de l’ignorance. On oublie que ce fanatisme continue à ronger nos sociétés. On voit bien tout ce que cet islamisme a abîmé. Et Salman, justement, n’a fait aucune concession sur sa liberté d’expression. La fatwa ne l’