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Roman

«L’Enclave» de Benoît Vitkine, fin de peine et fin de règne

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Le cahier Livres de Libédossier
Le journaliste et romancier libère un jeune taulard dans l’URSS en décomposition de 1991.
Kaliningrad, en 1991. (Chip Hires/GAMMA RAPHO)
publié le 3 février 2024 à 4h59

Après Donbass (Les Arènes, 2020) et les Loups (les Arènes, 2022), romans noirs qui se déroulaient tous deux dans une Ukraine déstabilisée et partiellement annexée par la Russie, on attendait avec impatience le nouveau livre de Benoît Vitkine, le premier à paraître après la guerre totale déclarée à l’Ukraine le 24 février 2022 par Vladimir Poutine. Correspondant du Monde à Moscou, l’auteur est en effet, depuis le premier jour de cette «opération militaire spéciale» comme la qualifie le président russe, un des observateurs les plus attentifs des ambitions du Kremlin et des tensions qui l’agitent. Mais ce n’est pas cette guerre que Vitkine a choisi de raconter, cela viendra peut-être plus tard, c’est ce moment très particulier et éminemment important durant lequel l’Union Soviétique a implosé, devenant un chantier en friche où plus rien n’était interdit, ce qui a permis à nombre d’individus ou groupes d’individus de s’enrichir en vendant les reliques de l’empire et de prospérer jusqu’à devenir de véritables puissances mafieuses d