Fresque subjective des années 80, l’Enlèvement est un récit très intéressant, brillamment mené et parfois agaçant, revers inévitable d’un si fin compte rendu sociologique. Né en 1973, historien de formation, l’aîné des deux enfants de Joëlle Brunerie et de Jean-Paul Kauffmann raconte à l’aide d’une riche documentation les trois années qu’il a passées avec sa mère, son frère cadet, et sans son père. La parenthèse s’ouvre le 22 mai 1985, date de l’enlèvement par le Hezbollah de Jean-Paul Kauffmann, journaliste, et de l’arabisant Michel Seurat à leur arrivée à Beyrouth. Elle se ferme le 4 mai 1988, jour de la libération des otages. C’est l’Evénement du jeudi qui envoie Kauffmann là-bas : «Durée prévue du reportage : six jours. Objet de l’enquête : les villages chrétiens du Liban méridional assiégés par les Druzes. Feuille de route : depuis Beyrouth, filer 70 kilomètres au sud jusqu’à Jezzine, carrefour entre les régions druzes, chiite et sunnite.» Pendant cette absence, Grégoire Ka
Récit
«L’Enlèvement», Grégoire Kauffmann en quête d’une absence
Article réservé aux abonnés
Grégoire Kauffmann entre son frère, Alexandre, et sa mère, Joëlle Brunerie, en février 1988. (Gilles Bassignac/GAMMA RAPHO)
publié le 27 septembre 2023 à 19h38
Dans la même rubrique