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Roman

«Les Alexandrines» de Marjan Tomsic : lait amer à Alexandrie

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L’immigration slovène féminine en Egypte à travers un trio dans les années 1920.

A Alexandrie, en Egypte, autour de 1920. (Look and Learn./Bridgeman Images)
Publié le 03/10/2025 à 15h47

En cette rentrée littéraire, deux livres abordent un sujet peu exploré : les mères de lait, ces femmes qui allaitent d’autres nourrissons que les leurs. Après Nourrices de Séverine Cressan, nous voilà biberonnés cette fois par un homme, le Slovène Marjan Tomsic (1939-2023). Dans les Alexandrines, le romancier raconte un phénomène migratoire important entre le milieu du XIXe siècle et celui du XXe et oublié hors de Slovénie. Pendant toute cette période, pour sortir de la misère leur famille, de nombreuses femmes, généralement des paysannes de ce qui n’était alors pas un pays, mais une partie de l’empire austro-hongrois puis du royaume de Yougoslavie, traversèrent la Méditerranée. En Egypte, dans la ville très cosmopolite et prospère d’Alexandrie, une importante bourgeoisie – voire aristocratie – juive, grecque, musulmane, britannique voyait dan