Après l’avoir découverte par son recueil de nouvelles Ce que nous avons perdu dans le feu, et son roman Notre part de nuit, je n’ai fait qu’attendre le prochain livre de l’Argentine Mariana Enriquez. J’ai tout de suite été fasciné par son univers singulier, défini par l’inquiétante étrangeté dans un quotidien contemporain et urbain, principalement à Buenos Aires. Ce nouveau livre est arrivé : les Dangers de fumer au lit. Et voilà que je tombe à nouveau dans son monde déjanté, cruel et délicat à la fois. Un plaisir de retrouver son tissage sensible.

Cet ouvrage, traduit en français cette année, a été initialement écrit par l’autrice en 2009. Il s’agit de son premier recueil d’histoires courtes et il s’insère dans une bibliographie de plusieurs romans et de deux essais, dont un sur l’écrivaine argentine Silvina Ocampo, une de ses influences principales. Les Dangers de fumer au lit est riche d’un imaginaire luxuriant. Si j’y songe, je pense femmes rebelles et insoumises. Je pense créatures de la nuit et fantômes. Je pense obsessions et amours. Je pense forces occultes et cruauté. Je pense sexe et la vie dans ce qu’elle a de plus extrême. Son