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Roman

«Les Héritiers du monde» de Conrad et Ford Madox Ford : le futur est-il pour demain ?

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Le cahier Livres de Libédossier
Première traduction des «Héritiers du monde», roman d’anticipation dans lequel le narrateur rencontre une jeune fille qui prétend venir de «la Quatrième Dimension».
Joseph Conrad, arrivant à New York, en 1923. (Bettmann/Getty Images)
publié le 3 janvier 2025 à 15h12

L’honneur et l’horreur : ce glissement d’une lettre, en français comme en anglais, est familier à Joseph Conrad, né en 1867, qui a publié en 1899 deux de ses chefs-d’œuvre, Au cœur des ténèbres en volume et Lord Jim en revue. «L’horreur ! L’horreur !» sont les derniers mots du personnage central du texte qu’adapta Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et l’honneur est ce que veut reconquérir Lord Jim. En 1901, paraît les Héritiers du monde (en anglais, juste The Inheritors), inédit en français jusqu’à cette traduction et le premier des trois livres écrits avec Ford Madox Ford (lire ci-contre). Or ce roman qui est aussi un roman d’anticipation puisqu’il décrit un monde qui pourrait être celui d’aujourd’hui (et celui des tyrannies du XXe siècle) est surtout un roman d’horreur montrant un univers non seulement sans honneur mais sans volonté d’honneur. L’épithète «glaçant», souvent galvaudée lorsqu’elle concerne des œuvres d’art, se découvre ici une application d’autant plus pu