France, 2024. Jack Banks est un agent franco-anglais agissant au sein d’une unité de «flics fantômes» : «Londres envoie des types comme nous en loucedé afin de surveiller les esprits subversifs politisés. Nous infiltrons […] des écolos radicaux, des anarchistes, des skins, des supporters de foot…» Jack est projeté sur les côtes bretonnes. Il doit infiltrer les «Jauniens», une bande d’activistes basée sur la presqu’île de Rhuys, au lieu-dit La Pierre jaune, dans laquelle deux Anglais ultra-violents recherchés par ses services se seraient glissés.
C’est l’amorce du roman, qui explose lorsque deux avions s’écrasent coup sur coup sur l’usine nucléaire de La Hague, à 300 kilomètres de là. Un attentat contre La Hague équivaudrait à sept Tchernobyl – c’est l’hypothèse basse avancée par les scientifiques et le scénario sur lequel se fonde ce roman dystopique (on évitera prudemment de le qualifier «d’anticipation») auquel on s’agrippe bientôt comme à un comprimé d’iode par temps d’orage nucléaire. Le «black ghost», nuage noir colossal né de l’explosion et de l’incendie inapprochable de La Hague, commence à se répandre sur tout le nord-ouest de la France. Ce n’est que le début. D’après les Jauniens, «La Hague contient à peu près tout ce que l’industrie nucléaire a inventé de pire. Plutonium en poudre, déchets de haute activité liquides et vitrifiés, combustibles usés…» Ces derniers assistent, par Internet interposé, à la première vague de la catastrop