En 1990, un ami de la peintre et écrivaine Etel Adnan (Beyrouth 1925-Paris 2021), l’historien Fawwaz Traboulsi, lui demande un article sur l’évolution du féminisme pour une revue. Plutôt qu’un article, il en résultera huit lettres envoyées de huit villes, de vraies lettres, pleines de sorties, de rencontres, d’associations d’idées, d’images. Etel Adnan apprécie la philosophie, mais à la théorie elle préfère les sensations et l’expérience. La même année, un autre ami la sollicite pour une anthologie de textes sur Paris, explique Simone Fattal dans la préface de Des villes et des femmes. «Je crois que je n’ai jamais dit dans ma vie que j’étais occupée», raconte de son côté Adnan dans son livre d’entretiens avec Laure Adler, la Beauté de la lumière (Seuil). Elle se rend toujours disponible. Les trois pages sur Paris qu’elle rédige étant trop courtes, elle se prend au jeu : «Je me suis remise à écrire tous les jours et j’ai fait un livre qui s’appelle Paris mis à nu.»
Publiés séparément il y a plus de dix ans par les éditions franco-libanaises Tamyras (aujourd’hui disparues), Des villes et des femmes et Paris mis à nu sont donc réunis ici en un seul volume, et c’est encore une de ces b