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Livre

«Les Orages», après la tempête

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Un recueil d’histoires de Sylvain Prudhomme.
(Rémy Gabalda/AFP)
publié le 13 mars 2021 à 2h04

Le recueil s’intitule les Orages, bien qu’aucune des treize nouvelles ne s’appelle ainsi. Mais «orages» est le mot qui représente le mieux le mouvement et l’atmosphère du livre. D’un texte à l’autre, une tempête réelle, une étreinte tout feu tout flamme ou une crise conjugale sont suivies d’un apaisement. Il durera, ou pas. Si tout n’est pas sombre dans ce livre, ce n’est pas non plus le grand beau temps. Sylvain Prudhomme l’a écrit entre mai et septembre 2020, soit entre deux confinements, un tempo qui explique peut-être la houle qui le fait tanguer ; entre deux eaux, nous ignorons ce que réserve le futur. «Souvenir de la lumière», première nouvelle du volume, n’est pas un document sur le monde d’avant, mais une enquête que mène le narrateur. Un inconnu au bord d’une route lui a raconté un événement déterminant, un point de bascule de son existence. Sept ans plus tôt, sa compagne et lui faillirent perdre leur nourrisson. Un service hospitalier s’est battu pour lui sauver la vie. Le narrateur, frappé par cette histoire, se rend à l’hôpital pour observer la chambre 817 où le drame s’est joué. La curiosité pour la vie d’un autre, l’empathie délicate, jamais doucereuse, que dégage «Souvenir de la lumière», représentent ce qui anime toujours l’écrivain Sylvain Prudhomme. Il observe des êtres qui vivent de mille façons, il enregistre leurs dialogues, leurs comportements, puis il repart à pas feutrés. Son roman Sur les routes, (Gallimard, 2019), récompe