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«Les Parias» d’Arnaldur Indridason tire tous les fils au nom du père

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Le patron du polar islandais livre la quatrième enquête de Konrad, inspecteur à la retraite hanté par la figure paternelle.
L'auteur islandais Arnaldur Indridason en avril 2022 à Lyon. (Philippe Matsas/METAILIE)
publié le 11 février 2024 à 8h34

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La scène prend une page et demie, vers la fin du livre. Une scène d’excavation, très précise et concrète. Le bras de l’engin qui plonge dans le sol, en ressort, se vide dans la benne, le camion qui s’en va avec son chargement, un autre qui le remplace, et rebelote. «Il en alla ainsi jusqu’à ce qu’au moment où le sol se déroba sous le godet qui s’enfonça dans le vide. Le conducteur releva prudemment le bras de l’engin, coupa le contact et descendit. Il marcha jusqu’à l’endroit où était apparu un trou béant, éclaira l’intérieur avec sa lampe de poche et aperçut en contrebas une masse qui ressemblait à une dalle en béton.» Progression dans le trou, jusqu’à ce que le conducteur découvre «un crâne dont le sommet était brisé. Le squelette semblait reposer là depuis longtemps.» Un accident tragique, selon les spécialistes de la Scientifique. Mais les papiers retrouvés avec le squelette sont ceux d’un homme censément assassiné. Et voilà comment Arnaldur Indridason rebat in extremis les cartes des Parias, et retourne le lecteur. L’aveuglement et la quête sans fin, épuisante et souvent vaine, de toute la vérité, sont des thèmes qui irriguent son œuvre.

Qui-vive obligatoire

On excave très souvent, dans les romans de