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Libération
Le Libé des écrivain·es

Les Parisiens qui débarquent à Marseille prennent leurs clics et une claque, par Esther Teillard

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Désireux de changer de vie pour plus d’espace, de soleil et de décontraction, les jeunes couples branchés se heurtent à la brutalité d’une ville hostile, qui rejette toute forme de sophistication, selon l’écrivaine marseillaise.
Dans le quartier d'Endoume, à Marseille. (Magali Cohen /Hans Lucas. AFP)
par Esther Teillard, écrivaine
publié le 10 avril 2025 à 7h30

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

Les venants, c’est le surnom que donnait Hadrien Bels aux Parisiens fraîchement installés à Marseille dans son roman Cinq dans tes yeux (l’Iconoclaste, 2020). Les venants ? Ces ménages de moins de 40 ans, designers, graphistes, cultureux, en quête d’espace et de soleil. Marseille, eldorado post-Covid, nouvelle destination à la mode des startupers parisiens depuis le confinement, environ 1500 départs au compteur (PopFlux) : prix de l’immobilier bas, excellente qualité de vie. Les quartiers d’Endoume et de Longchamp, pôles favoris des venants. Le week-end, il y a les Calanques, la traversée du Mucem, les bars de Saint-Victor, les restaurants éphémères rue Sainte. Une gentrification notable qui transforme les quartiers populaires du centre-ville en une extension du Xe arrondissement de Paris : mêmes adresses, mêmes gueules. Or, un nouveau phénomène fait ricaner les Marseillais. Les venants repartent depuis peu, terrorisés par la ville, mal accueillis, humiliés par leurs tentatives ratées d’assimila