C’est dans le grand monde que se déroule Que notre joie demeure, troisième roman de Kevin Lambert (après Tu aimeras ce que tu as tué et Querelle, parus en France dans l’ordre inverse), né à Chicoutimi, au Québec, en 1992. Les pauvres, les misérables et presque toutes les facettes des LGBTQIA + étaient les personnages de ses précédents textes qui, comme celui-ci, alliaient violence et humour. Mais, ici, on est chez les riches, des êtres qui préfèrent que rien ne change, que leur joie demeure. L’héroïne est une architecte à succès, une «starchitect», dont les commandes proviennent plus du reste du monde que de son Québec natal, mais ça change.
Kevin Lambert a placé en épigraphe une phrase de John A. Macdonald de 1864 : «Nous devons protéger les intérêts des minorités, et les riches sont toujours moins nombreux que les pauvres.» Cette statistique est toujours exacte et l’héroïne d’autant plus minoritaire qu’elle est une femme dans un métier d’hommes. Le roman, récompensé par les prix