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Mardi SF

«Les Sentiers de Recouvrance» d’Emilie Querbalec, l’île du salut

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Science-Fiction dossier
Dans le dernier roman de l’autrice, deux adolescents tentent de se reconstruire dans une Terre en dérèglement climatique.
«Pendant que les uns s’organisaient pour restaurer leurs réserves d’eau douce, d’autres perdaient tous leurs biens dans des inondations monstrueuses.» (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 16 janvier 2024 à 19h26

Après un ample space opera, Les Chants de Nüying (2022) et un remarqué Quitter les monts d’automne (2020), Emilie Querbalec revient sur une Terre en proie aux inondations et aux sécheresses. Le décor, qu’elle campe en 2035, a tout de la dystopie légèrement poussée par rapport à notre présent. «Le printemps cette année-là ressemblait à une succession informe de jours gris et humides. Pendant que les uns s’organisaient pour restaurer leurs réserves d’eau douce, d’autres perdaient tous leurs biens dans des inondations monstrueuses. Des villages entiers se voyaient rayés de la carte, avalés par des rivières de boue, et ça ne se passait pas à l’autre bout du monde, c’était ici et maintenant, en France.» Cet environnement qui se dérègle apparaît progressivement jouer comme un miroir de ce qui se passe à l’intérieur des deux personnages adolescents. Et qui est finalement le vrai sujet du roman : le cheminement de Anastasia (dit «Nas») et d’Ayden, tous deux profondément abîmés physiquement et psychiquement par un accident, et qui vont se retrouver dans le même centre breton, sur l’île de la Recouvrance. L’autrice octroie judicieusement ce nom de Recouvrance, attaché à un quartier brestois, à un autre lieu, une utopie de care, destinée à aider des jeunes en rupture à passer le cap. Ce qui