La ferveur avec laquelle Marie-Hélène Lafon parle de littérature produit d’autant plus d’effet qu’elle y met, en même temps que de l’autorité, de la simplicité. Qu’elle évoque à la télévision les auteurs qu’elle aime ou le livre qu’elle publie, elle a une présence magnifique : il ne viendrait à personne l’idée de douter de son engagement dans l’écriture. Elle passait chez Augustin Trapenard, à la Grande Librairie, le 4 janvier afin de présenter les Sources. Depuis, elle trottine juste derrière les poids lourds de la rentrée que sont Pierre Lemaitre, le duc de Sussex et Daniel Pennac.
Les Sources raconte la vie «foutue» d’une jeune mère, une vie devenue «un saccage» en huit ans de cohabitation avec un mari violent. Elle est «fière» de conduire, d’amener les trois enfants impeccables à la messe le dimanche, d’être pour moitié la propriétaire de la ferme où ils vivent. Mais combien de temps va-t-elle supporter l’humiliation et les coups «dans le ventre, les jambes, le dos, il appelle ça une rouste, ou une dérouillée» ? Un week-end de juin 1967, alors qu’ils se préparent à aller déjeuner chez ses parents à elle, nous