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Roman

«Les Universalistes» de Natasha Brown : lingot trouble

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Un homme assommé, un courtier, des squatteurs anarchistes... l’autrice interroge la capacité du langage à être manipulé dans une Angleterre en pleine crise du Covid.

Le courtier est propriétaire du lingot et d’une ferme. (Arthur Menescal/Getty Images)
Par
Maïa Sieurin
Publié le 04/10/2025 à 18h32

Qui a volé le lingot d’or de Richard Spencer puis assommé un homme, dans une ferme du Yorkshire ? L’intrigue pourrait être celle d’un feuilleton télé ou d’une partie de Cluedo. En réalité, le deuxième roman de Natasha Brown ne repose pas tellement sur la recherche de l’identité du coupable, que l’on découvre assez vite. Ce qui occupe l’autrice britannique ici, c’est plutôt d’interroger la capacité du langage à être manipulé dans une Angleterre en pleine crise du Covid, après avoir raconté le destin d’une femme noire londonienne dans Assemblage (Grasset, 2023). Les Universalistes est divisé en deux parties : «L’amour de l’or», le reportage fictif sur le fait divers écrit par une journaliste, Hannah, déconstruit par la suite dans le récit individuel des différents personnages. Alors, qui dit vrai ?

On trouve un peu de tout dans cette affaire : un courtier propriétaire du lingot et d’une ferme, un groupe anarchiste qui donne son nom au roman et une éditorialiste anti-woke. Hannah écrit son enquête à la première personne. Elle commence par rencontrer le broker, Richard Spencer, matérialiste à souhait et désormais délesté de son pesant d’or. À l’annonce du co