En quelques semaines, deux romans portant sur un personnage jeune sombrant dans le coma et sur la résilience de son entourage ont trouvé leur place en librairie : Tout le monde aime Clara de David Foenkinos (Gallimard) et les Vivants d’Ambre Chalumeau. A la différence que la chroniqueuse culturelle de l’émission Quotidien a elle-même vécu ce drame à 17 ans, du côté de ceux qui restent. En écrivant à la troisième personne, elle a trouvé un exutoire dans ce roman commencé en 2015, au moment des faits. Au fur et à mesure des années et de l’évolution de sa réflexion, elle a ajouté des passages. Dix ans plus tard, les Vivants racontent à la fois la maladie de Simon, le passage à l’âge adulte pour ses amies Diane et Cora et la détresse des parents. Quelques touches délicates d’humour rythment le récit mais qui ne parviennent pas à en dissimuler les évidences.
1. Comment réagir au drame ?
Comme toujours, la catastrophe ne prévient pas. Elle arrache les personnages à leur quotidien bien ordonné : la rentrée dans une classe préparatoire prestigieuse pour Diane, une relation amoureuse complexe pour Cora et une soirée lors de laquelle le trio d’amis devait se retrouver mais où Simon tarde à venir. «On se dit des mots d’amour, se sert des Kronenbourg, on voit la vie en cirrhose.» Et puis il n’arrive pas, il n’ira plus nulle part : une maladi