«Voici l’histoire d’une escale. Qui raconte cette histoire ? C’est moi.» Moi, c’est Leslie Jamison, essayiste et romancière américaine dont, en France, Pauvert a déjà publié Examens d’empathie (2016), où l’autrice née en 1983 explorait la faculté d’autrui à éprouver la douleur de l’autre, et Récits de la soif (2021), où elle faisait le récit de ses années d’alcoolisme en élargissant le propos à la création littéraire. Jamison, comme bon nombre de plumes de sa génération outre-Atlantique (Jia Tolentino, Melissa Febos…), fait de sa vie la pâte à sculpter de ses écrits, s’attaquant à tel ou tel sujet (souvent de société) façon journalisme gonzo digéré : j’ai testé pour vous, en immersion, forme personnelle et (précisément) empathie en bagage. Sur son bras, elle a tatoué un vers du poète latin Térence : «Homo Sum : hamini nil a me alienum puto.» La signification et les limites du mantra sont interrogées ici à plusieurs reprises : «Je suis humain, rien de ce qui est humain ne m’est étranger.»
«Extase de l’art» et «drogues dures»
La Baleine s