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Histoire

«L’Essor de la Chine» : l’intellectuel chinois, ni dissident ni propagandiste

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La répression des Ouïghours en Chinedossier
Le sinologue David Ownby dresse le profil des trois types de penseurs chinois qui entretiennent une position duale par rapport au régime, critiques mais sans excès.
Devant la Cité interdite, à Pékin, en mars 2020. (Greg Baker/AFP)
publié le 4 janvier 2024 à 2h00

Les intellectuels publics chinois, pour David Ownby, sont «les individus qui publient en Chine et en chinois, et respectent les règles établies par l’Etat-parti, sans pour autant faire de la propagande ou servir de porte-parole au régime». Il ne s’agit donc ni de dissidents qui n’ont pas droit à la parole, ni d’idéologues du régime, mais d’intellectuels tolérés par le pouvoir. La plupart sont des universitaires qui peuvent critiquer les positions officielles, mais peu le font de façon explicite. Leur objectif est d’influencer si possible le gouvernement et les cercles du pouvoir, mais aussi l’opinion publique nationale, leur usage de la langue chinoise réduisant l’impact de leurs écrits à l’international. Leur liberté d’expression, explique le sinologue, professeur à l’Université de Montréal, qui a dispensé une série de cours au Collège de France en 2022, est en perpétuelle négociation avec les autorités, excluant clairement les sujets tabous comme Hongkong, Taiwan ou le