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Libération
Anthropologie

Lévi-Strauss, années brésiliennes

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Un recueil de textes inédits et cinq films donnent à voir le chercheur sur son premier terrain ethnographique.
Dina Dreyfus et Claude Lévi-Strauss à Nalike en 1936. (Cinemateca Brasileira-Lévi-Strauss)
publié le 24 octobre 2024 à 7h30

L’homme passe devant une hutte et s’avance vers la caméra. Il porte les vêtements qu’on imagine être ceux des explorateurs de ces années-là, pantalons à pinces bouffant plongeant dans de grandes bottes, chemise à manches longues assortie et foulard clair. Dans un autre passage, on le voit assis près d’Indiennes, regard tourné vers l’objectif. C’est Claude Lévi-Strauss dans le village caduveo de Nalike, entre décembre 1935 et janvier 1936. Sur les images, on peut voir aussi Dina Dreyfus, sa première épouse. Lors de cette expédition au Mato Grosso, dans le Brésil central, le couple a coréalisé six films, sur le travail du bétail dans une ferme, sur la vie quotidienne chez les Caduveo et les Bororo. Longtemps disparues, les bobines de 16 mm ont été retrouvées en 1977. L’une d’elles était trop détériorée, les cinq autres ont été déposées à la Cinémathèque brésilienne de São Paulo et bénéficié d’une restauration numérique en 2022. En parallèle des Plus Vastes Horizons du monde, recueil d’articles pour l’essentiel inédits en français, on peut visionner avec fascination cette petite heure d’images noir et blanc venues d’un monde englouti et découvrir le jeune Lévi-Strauss sur son premier terrain ethnographique.

Point de départ de l’œuvre

Ce sont les témoins d’années brésiliennes déterminantes, qui vont mener Lévi-Strauss vers l’ethnographie et l’anthropologie. «Le Brésil représente l’expé