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Nomination

L’historien Gilles Pécout nommé à la tête de la Bibliothèque nationale de France

L’historien Gilles Pécout, 62 ans, ambassadeur de France à Vienne depuis 2020, a été nommé président de la Bibliothèque nationale de France (BnF), a annoncé l’Élysée à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi 20 mars.
Gilles Pecout, nouveau président de la BnF, à l'université de la Sorbonne à Paris, le 5 mars 2018. (Thomas Samson/AFP)
publié le 20 mars 2024 à 19h01

Il va quitter la Technikerstraße à Vienne pour les quatre tours et le parvis de la Bibliothèque nationale de France (BnF) à Paris. L’historien Gilles Pécout, 62 ans, ambassadeur de France depuis 2020 dans la capitale autrichienne, a été nommé président de l’institution, a annoncé l’Élysée à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi 20 mars. Le désormais ex-ambassadeur va succéder le 18 avril à Laurence Engel à la tête du plus grand établissement culturel du pays (plus de 2 200 agents).

Spécialiste de l’Italie du XIXe et du début du XXe siècle, Gilles Pécout a mené une carrière de haut fonctionnaire à l’université, puis dans l’Éducation nationale, et enfin dans la diplomatie. Avec la culture, c’est un nouveau domaine vers lequel il se tourne. Après avoir dirigé le département d’histoire de l’École normale supérieure, il est devenu recteur, à Nancy Metz en 2014, puis à Paris en 2016. En 2020, le président Emmanuel Macron l’a nommé ambassadeur en Autriche. L’une de ses priorités dans la ville de Freud a été de développer la coopération éducative entre les deux pays.

Une gestion épinglée et une «austérité salariale» dénoncée par la CGT

Gilles Pécout arrive à la BnF précédé d’une réputation de gestionnaire exigeant, une compétence nécessaire à la tête d’un établissement qui a peu développé ses ressources propres. Celles tirées de la billetterie, de ventes de livres (éditions BnF) et de reproductions de documents, ou encore de la location d’espaces, ne représentaient que 7 % des recettes de la BnF en 2022. Or, avec un budget de plus de 250 millions d’euros, la Bibliothèque nationale de France qui compte plus de 2 200 agents est un paquebot du monde culturel français à la dérive. L’institution a été épinglée en novembre pour sa gestion avec un signalement émis par la CGT : les dépenses en 2023 de la BnF dépasseraient de 11 millions d’euros les crédits alloués, avec comme principal facteur la hausse du coût de l’énergie. Ce syndicat dénonce également «l’austérité salariale» qui serait en œuvre au sein de l’établissement. La direction a répondu mercredi qu’en fin d’exercice, le budget faisait apparaître au contraire un excédent de 2,6 millions d’euros. Les recettes de billetterie ont, entre autres, progressé de 40 % en un an.

Pour un coût estimé à près de 100 millions d’euros, Amiens doit accueillir à partir de 2029, dans des conditions beaucoup plus favorables qu’aujourd’hui, les journaux et périodiques de la BnF. Le financement du projet, déjà bouclé à deux ans du début des travaux en 2026, est assuré à 30 % par l’Etat, 30 % par l’institution elle-même et 40 % par les collectivités locales.

La BnF, héritière de la bibliothèque des rois de France, est l’une des institutions les mieux dotées au monde de richesses culturelles de toutes les époques et toutes les régions du monde. Elles vont des premières monnaies de l’histoire de l’humanité jusqu’aux jeux vidéo, en passant par des manuscrits, des livres rares, des objets témoins de l’Histoire ou des œuvres d’art (estampes, photographies, etc.). Dans un message envoyé à ses collaborateurs pour annoncer son prochain départ, Laurence Engel a souligné que l’exécutif souhaitait «un nouveau cap dans une nouvelle donne budgétaire». Nommée sous la présidence de François Hollande, elle disait partir «à regret», et plaidait «pour que la BnF assume sa mission d’accueillir le plus largement possible tous les publics».

Mise à jour : ajout ce jeudi 21 mars à 10 h 40 des précisions de la direction sur le budget.