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Roman

«L’Hôte» d’Ariane Koch, la jeune femme et l’étranger

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Un premier roman intrigant de l’écrivaine bâloise, qui écrit aussi pour le théâtre.
Partir ou rester, le dilemme joue en thème majeur de «l’Hôte». (Kateryna Soroka/Getty Images.Tetra images RF)
publié le 16 mars 2024 à 0h16

Une jeune femme habite seule une grande maison qui tombe en ruine, avec de chaque côté de l’entrée deux lions gueule ouverte et la patte posée sur une sphère. La montagne qui borde cette petite ville, sans doute suisse, lui fait de l’ombre. En face de chez elle, un café, la Tourelle, où elle navigue parfois, et boit des verres. La demeure familiale appartient à son frère et sa sœur, un jour ils décideront de la mettre dehors. Elle y est née et ne compte pas faire de vieux os. C’est ce qu’elle affirme en tout cas, mais elle dit tout et son contraire avec un joli ressassement façon Raymond Devos. «Parfois je me dis que je devrais arrêter de parler de partir, parce que j’ai déjà trop parlé de partir. Chaque jour, je parle de partir et je ne m’en lasse jamais. Je me demande s’il est seulement possible de rester quelque part quand on parle sans cesse de partir. Car celui qui ne parle que de rester, n’est-il pas au fond de lui-même parti depuis longtemps ?» Dans neuf des dix pièces s’empilent des cartons en prévision de l’envol, elle a oublié ce qu’ils contiennent.

Partir ou rester, le dilemme joue en thème majeur de l’Hôte, premier roman intrigant de la Bâloise Ariane Koch, qui écrit aussi pour le théâtre. Il se matérialise dans «l’hôte», un étranger arrivé un jour dans la gare de la petite ville, sacs plastiques à la main. La narratrice lui ouvre la porte de la maison décatie. «Mais on m’a inculqué qu’on se doit d’accueillir des hôtes. A plus forte raison quand i