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Recueil

«L‘Hôtel» de Daisy Johnson : sous haute pension

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Le cahier Livres de Libédossier
Quatorze histoires sur un établissement hanté sont racontées par des femmes, de tous les âges, à différentes époques.
L’hôtel est un écran et «l’Hôtel», une fiction. (Miguel Sobreira/Trevillion Images)
publié le 9 mai 2025 à 15h38

Lire «L’hôtel» sur le fronton et soulever la couverture comme on ouvre une porte. Vous voilà à l’intérieur et, pour ainsi dire, à la réception. Aucun risque de se perdre, la signalisation est très claire : le chapitre introductif de l’Hôtel s’appelle «l’hôtel». Premières lignes : «Voici ce que l’on sait de l’hôtel : Il est plus vaste au-dedans qu’au-dehors. N’allez pas dans la chambre 63. Les portes et les fenêtres changent parfois de place. L’hôtel écoute tout ce que vous dites. L’hôtel guette. L’hôtel sait tout de vous. L’hôtel vous connaissait avant votre arrivée. L’hôtel n’est pas le même avec tout le monde. On sera bientôt à l’hôtel.» Bref, on n’est pas sorti de l’hôtel.

Si l’entrée en matière évoque une règle, c‘est que l’Hôtel tient du livre-jeu (autant que par exemple The Substance ou Jumanji sont des films-jeux : répéter le titre pour que l’effet se propage fait partie du genre). Deux informations s’ajoutent à la liste. D’une part : «L’hôtel est familier». C‘est tout à fait juste : on pense à Shining de