Bienvenue à Termush : une station balnéaire de luxe au bord de l’océan Atlantique qui a gardé son lustre mais pas sa vocation. Le narrateur, comme tous les «hôtes» du lieu, se sont inscrits à prix fort il y a quelques années pour «une garantie d’aide», comprendre un refuge au cas où. Cette garantie d’aide comprenait l’isolement de l’hôtel, un stockage des aliments, des sources d’eau sûres, des médecins et un yacht prêt à s’éloigner de la côte. Quand commence ce court roman, les hôtes viennent de remonter des abris antiradiation après une alerte. Tous sont des survivants : la catastrophe nucléaire tant redoutée a eu lieu. La direction de l’hôtel envoie une équipe d’éclaireurs dans le pays pour entrer en contact avec d’autres groupes qui auraient pu résister au risque de radiation. Les journées s’écoulent entre les repas au restaurant, les sirènes qui donnent le signal de la descente aux abris, et les promesses de la direction de pouvoir sortir enfin pour se rendre au bord de la mer. Dans le parc, de la poussière radioactive tombe sur les sculptures, les dalles, les buissons, nettoyés et pulvérisés jour après jour par les agents de sécurité en combinaison, qui ramassent aussi les oiseux morts qui jonchent les allées quotidiennement.
L’entente de départ entre les hôtes se fissure
Tout est vécu du point de vue du narrateur, enfermé dans ce huis clos angoissant, observateur de ce bouillon humain dans lequel il se sent impuissant. Il s’astreint pourtant à noter tous les faits dans son journal, mise en abîme du livre lui-même. Q