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Histoire

L’inceste, historicité d’un crime

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Un livre collectif très documenté retrace l’histoire notamment judiciaire des violences sexuelles d’un parent sur un enfant, du Moyen Age jusqu’à MeToo.
Une illustration de «Peau d'Ane» par Jean-Antoine Laurent en 1819. (© Photo Josse/Bridgeman Images)
publié le 6 novembre 2024 à 18h56

Depuis le début de la décennie 2020, la dénonciation de l’inceste – en tant que violences sexuelles d’un parent sur un enfant – par des récits, tels ceux de Camille Kouchner (la Familia grande) ou de Neige Sinno (Triste Tigre), semble avoir brisé le séculaire silence qui l’avait érigé en tabou protecteur. La parole est, depuis, aux victimes, recueillie par milliers par le mouvement #MeToo inceste. Comme le confirme une enquête Ipsos de 2020, une personne sur dix a subi cette violence, dans huit cas sur dix, la victime est une femme. Ces révélations ont suscité l’indignation de l’opinion et la mise en œuvre de politiques pénales – à l’instar des réformes initiées par le Québec, qui poursuit cinquante ans après un inceste impuni parce qu’en 1964 les victimes n’avaient pas été crues. Des voix s’élèvent pour que cesse ce qui désormais est regardé comme un scandale sociétal. Forts de cette actualité, chercheurs en sciences humaines et sociales, acteurs et actrices de la protection