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Littérature

«L’Invention de l’écrivain par lui-même...» : Michel Tournier dans sa tour

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Publication des lettres de l’auteur de «Vendredi ou les limbes du Pacifique» avec l’ami allemand Hellmut Waller et sortie d’un roman inédit, «les Fausses Fenêtres».
Michel Tournier, chez lui à Choisel (Yvelines), le 22 février 1999. (David Balicki )
publié le 13 décembre 2024 à 13h22

Entre 1967, année de la parution de Vendredi ou les limbes du Pacifique, et 1998, Michel Tournier et son ami allemand Hellmut Waller se sont adressé des messages enregistrés. Nés tous deux en 1924, ils se sont liés d’amitié en 1946 à Tübingen où le futur romancier a été étudiant pendant trois ans. On a lu la transcription des Lettres parlées de Tournier en 2015, un an avant sa mort. Mais ils ont aussi utilisé les services de la poste. On découvre à présent les «Lettres écrites à Hellmut Waller 1962-2012», publiées sous le titre l’Invention de l’écrivain par lui-même, titre judicieux qui renvoie à une des clés de l’œuvre : l’auto-engendrement. Gallimard propose en outre un inédit, les Fausses Fenêtres, roman du début des années 50, à l’époque où l’auteur, recalé deux fois à l’agrégation de philosophie, choisit la littérature. L’expression «fond de tiroir» est trop péjorative pour un texte de cette tenue, à moins de la prendre au pied de la lettre.

«J’écris des livres que j’enfouis dans mes tiroirs pour ne plus les en sortir. Je connais trop l’édition pour avoir envie de faire paraître quoi que ce soit», écrit ainsi Michel Tournier en 1962, quand il résume sa vie pendant les douze années où Hellmut Waller et l