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Pourquoi ça marche

«Loire», d’Etienne Davodeau : ôde à l’absente

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Un rendez-vous d’amants au bord du fleuve, dernier album de l’auteur de bande dessinées.
Extrait de «Loire» d'Etienne Davodeau. (Futuropolis)
par François Meneur
publié le 21 octobre 2023 à 12h04

Louis, 50 ou 60 ans, reçoit une invitation d’une amie perdue de vue. C’est une ancienne histoire d’amour inoubliable et mal terminée, mais il y a prescription. Il rejoint ce lieu qu’il connaît bien, une maison au bord de la Loire qui sent le vieux bois, la cendre froide et l’herbe coupée. Après un voyage peu banal, il arrive à bon port, Agathe n’est pas là, ses anciens amants si, et puis il y a le fleuve. Après le Droit du sol : journal d’un vertige (2021), reportage dessiné questionnant déjà la conscience écologique de notre milieu, Etienne Davodeau revient avec Loire. Cette fiction fait le double portrait d’une femme mystérieuse et de l’environnement qu’elle habite. En huitième position du classement Datalib, l’album est en voie de rejoindre les autres succès de cet auteur prolifique.

1) Où est Agathe ?

Rien de tel qu’un personnage imprévisible, absent, que l’on attend partout et qui laisse des traces à lire dans son sillage. Loire n’est pas un thriller mais le personnage d’Agathe plane au-dessus comme un vague suspense. Celles et ceux qui l’ont aimée sont priés de venir chez elle. Tous pensent arriver pour un tête-à-tête amical ou amoureux, ils découvrent alors leurs rivaux d’antan. Ils n’ont qu’à démêler ça tout seuls. Ils décident de ne pas parler d’eux et de ne parler que d’elle. Les voitures sont comme abandonnées dans le chemin de terre. Ils