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Roman

«Long Island» de Colm Tóibín, Eilis Irlande

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Vingt ans plus tard, le romancier ramène l’héroïne de «Brooklyn» dans son île et vers sa mère.
Colm Tóibín, à Mantoue (Italie), le 7 septembre 2023. (Isabella De Maddalena/Opale.Photo)
publié le 17 août 2024 à 8h00

Brooklyn, paru en 2009 avec un succès considérable, était l’histoire d’Eilis Lacey, une jeune Irlandaise partie pour les Etats-Unis sur les conseils d’un prêtre. Il n’y avait pas de travail pour elle à Enniscorthy (comté de Wexford). Le prêtre, un Américain d’adoption revenu au pays pour les vacances, lui garantissait un emploi et un logement, et en effet, Eilis allait commencer sa nouvelle vie à Brooklyn sous les meilleurs auspices.

Colm Tóibín conduisait son héroïne vers son destin. Il lui laissait peu de marge de manœuvre, mais soulignait son indépendance d’esprit, sa vigilance dans les situations où un geste altruiste peut dissimuler une volonté de pouvoir. Ainsi Eilis était-elle sur ses gardes avec sa logeuse. Seule, sans personne à qui se confier, la jeune fille pouvait cependant compter sur sa sœur Rose. A sa mère, veuve digne, il n’était pas question de raconter quoi que ce soit d’important, notamment sa rencontre avec un plombier italien, Tony Fiorello. Rose, dans Brooklyn, meurt brusquement. On est en 1952. Eilis rentre s’occuper de sa mère, assiste au mariage de sa meilleure amie, Nancy, tombe amoureuse d’un garçon, Jim Farrell, et finit par repartir sans dire au revoir à personne. Elle a eu juste eu le temps d’avouer à sa mère qu’elle est mariée. Tony l’a épousée dans la plus grande discrétion. Il avait peur qu’elle ne revienne pas de son été en Irlande.

Toujours beau et plaisant

Dans Long Island, qui est la suite de Brooklyn, il arrive un moment où Eilis est con