Menu
Libération
Livres

«L’Opéra de quat’sous», une nouvelle traduction ouvre une Brecht

Le travail d’Alexandre Pateau met en lumière une version secondaire de la pièce de l’auteur allemand qu’il a maintes fois réécrite.
L’Opéra de quat’sous, à la Comédie française. (Erich Auerbach/Getty Images)
publié le 19 octobre 2023 à 3h53

L’Opéra de quat’sous est porté sur la scène de la Comédie française par Thomas Ostermeier jusqu’au 5 novembre, excellente occasion de lire la nouvelle traduction d’Alexandre Pateau (collaborateur de Libération), parue en mai, sur laquelle s’appuie justement le metteur en scène. Bertolt Brecht a repris maintes fois son texte et ce sont les versions de 1931 et surtout de 1955 (traduite en français par Jean-Claude Hemery) qu’on a eu l’habitude de lire ou de voir jouer jusqu’ici. La traduction de Pateau s’appuie au contraire sur le livret de 1928, tirée à un petit nombre d’exemplaires l’année même de la première représentation de l’Opéra au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin. Une version moins théorique que les suivantes, écrite à la hâte et dans une grande effervescence par Bertolt Brecht et Kurt Weill, mais aussi grâce à la traductrice Elisabeth Hauptmann, longtemps oubliée derrière l’écrasant duo. Dans la traduction d’Alexandre Pateau «Mackie-le-Surineur» devient «Mac la lame», et le livre rassemble un riche appareil critique : des écrits de Brecht sur son opéra au moment de sa création ou plus tardifs, mais aussi la Bosse, un scénario de cinéma tiré de la pièce par Brecht lui-même, et le Procès de quat’sous où l’auteur revient sur l’expérience amère de l’adaptation de son opéra par Pabst et développe plusieurs de ses thèses sur le théâtre pédagogique et le «spectateur-fumeur».

Bertolt Brecht, «l’Opéra de quat’sous», «le Film de quat’sous», «le Procès de quat’sous», édition et traduction d’Alexandre Pateau. L’Arche «Scène ouverte».