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Biographie

Lorenzo Perrone, l’homme qui sauva Primo Levi

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L’historien Carlo Greppi dresse, dans «Un homme sans mots», biographie à la première personne, le portrait de celui qui a aidé l’écrivain italien Primo Levi à Auschwitz.
Lorenzo Perrone dans les années 40. (DR. Avec l’aimable autorisation d’Emma Barberis)
publié le 3 avril 2024 à 18h40

Tandis que Primo Levi (1919-1987) était prisonnier à Auschwitz, Lorenzo Perrone, l’homme dont Levi a écrit dans Si c’est un homme qu’il lui devait la vie, habitait dans la zone d’intérêt, espace que le cinéaste britannique Jonathan Glazer a pris pour sujet de son dernier film du même nom. Cette zone jouxtait le camp et en abritait les travailleurs non prisonniers. Lorenzo Perrone, maçon, y était arrivé en 1942, afin de travailler pour IG Farben. Primo Levi, juif et résistant arrêté en décembre 1943 après avoir été dénoncé, était arrivé à Auschwitz en février 1944. En juin de la même année, il a rencontré Lorenzo Perrone.

Risque

Le maçon réparait un mur détruit par des bombardements alliés visant cette partie du camp. Il a demandé à Levi de l’aide pour remonter un seau. Le chimiste de 24 ans, bourgeois turinois, n’y est pas parvenu. Lorenzo Perrone s’est agacé, mais les deux hommes se sont liés, ayant l’Italie et l’italien en commun. Perrone, jusqu’à la fin de la détention de Levi, lui a apporté chaque jour de la nourriture supplémentaire, a envoyé pour lui une carte postale, et lui a donné un chandail. Ce faisant, il prenait le risque d’être tué. Dans Si c’est un homme, que Primo Le