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Littérature

Louis Wolfson, fou à délier les langues

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L’auteur américain et nihiliste du «Schizo et les Langues», publié en 1970, ressurgit dans un récit entre enquête littéraire et réparation intime.
Etienne Fabre tenant le portrait de Louis Wolfson, le 25 juin 2025 à Paris. (Christophe Maout/Libération)
publié le 27 juin 2025 à 16h00

En novembre 1963, dix jours avant l’assassinat du président Kennedy, un étrange manuscrit autobiographique parvient des Etats-Unis aux éditions Gallimard. Il a été tapé à la machine par un Juif new-yorkais de 32 ans, Louis Wolfson, schizophrène vivant avec sa mère et son beau-père dans le Queens, quand il n’est pas interné. Premiers mots : «Le jeune homme schizophrénique était maigre comme beaucoup de gens dans de tels états mentaux. En effet, il semblait plutôt dénourri. Peut-être même était-il dans un état de marasme ; du moins sa mère semblait-elle quelquefois penser ceci.»

Après bien des péripéties, le Schizo et les langues est publié en 1970 par Jean-Bertrand Pontalis, sous une forme qui ne satisfait pas l’auteur, dans la collection «Connaissance de l’inconscient». Thomas Simonnet a publié chez Gallimard en 2009, dans la collection «l’Arbalète», sous le titre Dossier Wolfson, un minutieux ensemble d’archives et d’analyses qui éclairaient l’aventure éditoriale, intellectuelle et littéraire de ce texte, au sens propre, expérimental (Li