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Littérature

Louise Chennevière : «Britney Spears excède tous les rôles qu’on a voulu lui faire jouer»

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Dans son troisième livre, l’autrice prend la défense de deux femmes célèbres à la féminité déclarée coupable : la chanteuse Britney Spears, dont elle fut une «fangirl» à 13 ans, et l’écrivaine suicidée Nelly Arcan. Rencontre.
Louise Chennevière, chez elle dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le 29 août. (Jérôme Bonnet/Libération)
par Thomas Stélandre et photo Jérôme Bonnet
publié le 6 septembre 2024 à 15h21

Peut-être y a-t-il eu, à première vue, une seconde d’étonnement de notre part, à trouver là, sur la couverture blanche et gaufrée de P.O.L, le nom de Britney - Spears, mais en connaît-on une autre ? Quelque chose, mettons, de l’ordre du mariage de la carpe et du lapin. Pour l’autrice elle-même, 31 ans, le bagage classique et des titres moins clignotants derrière elle (Comme la chienne en 2019 et Mausolée en 2021, chez le même éditeur), c’est encore une surprise.

L’hiver dernier, un soir de vacances, elle finit de lire les mémoires de la chanteuse américaine, la Femme en moi (JC Lattès), et pense : «Il faut que j’écrive un truc». Le «truc» le voici, rédigé en trois semaines dans une sorte «de transe», à la première personne, ni roman ni récit, disons un texte, qui, tout au long de ses 130 pages, emporte d’une tournure, déplace d’une négation, émeut d’un placement de virgule. L’écrivaine québécoise