Un coup de poing sur le flanc gauche, parfaitement ajusté. Luc Lang s’effondre, plié en deux, le souffle coupé. Il est dans sa première année de karaté, le maître, le senseï, l’a invité à un combat souple, un randori. Jusque-là, il tâtonnait, imitait, répétait, sans véritable conscience. En aveugle. L’onde de choc le dessille. «Cette expérience opère comme un dévoilement.» Dans le Récit du combat, les coups reçus sont à la fois physiologiques et psychiques. Avant de devenir le karatéka accompli qu’il est aujourd’hui après une quarantaine années de pratique, Luc Lang a traversé bien des épreuves. Des incompréhensions, des deuils, des errances, dont il a fallu à chaque fois se relever. Ce livre autobiographique, divisé en volets comme autant de katas, les retrace depuis une scène originelle. Il a 5 ans à l’été 1962 à Calvi, il est avec sa mère Andrée (femme-volcan, déjà sujet de Mother, paru en 2012) et Robert, homme-rocher, «celui qui deviendra mon père», lorsque se joue le premier combat. «Le goût, le bonheur du chahut et de la bagarre commencent ici, je découvre la force de l’homme venu partager ses vacances avec nous.» Le plaisir du corps à corps avec un adulte joyeux et aimant, qui plus est, judoka.
Refus maternel
L’apprentissage des arts martiaux constitue un des fils majeurs de ce treizième livre de l’auteur de Mille Six Cents Ventres