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Libération
Entretien

Lucie Taïeb, autrice de «la Mer intérieure» : «Penser ensemble les strates de ce paysage minier»

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Rencontre avec l’autrice de ce récit documentaire et littéraire sur les traces de villages de l’ex-Allemagne de l’Est, rasés pour exploiter des mines aujourd’hui reconverties en lacs.
Lucie Taïeb, à Paris, le 18 septembre. (Frédéric Stucin/Libération)
publié le 20 septembre 2024 à 16h06

Le lieu fait écho : rendez-vous à la Petite Sœur, c’est le titre exact du dernier livre de Mariana Enríquez, qui se trouvait à cette même place dans les pages de samedi dernier. Chez l’écrivaine argentine, «la petite sœur», c’est Silvina Ocampo, la nouvelliste et compatriote excentrique. A Paris, la Petite Sœur, c’est le nom d’un bar sur l’exquise place Michel-Audiard, dans le XIVe, et «la petite sœur» ici, c’est s’en remettre un. Déjà au comptoir, Lucie Taïeb débarque de Brest où, universitaire, elle enseigne les études germaniques en ses débuts de semaine. Son premier livre, le recueil de poésie Tout aura brûlé a été publié aux Inaperçus (2013), son premier roman Safe est paru à l’Ogre (2016), le deuxième les Echappées (2019) a eu le Wepler, et son premier récit documentaire Freshkills est sorti en 2019 (Varia puis La Contre-allée). Un peu multipistes donc, Lucie Taïeb inaugure en cette rentrée la collection «Terra Incognita» chez Flammarion, qui veut explorer le monde en quête de nouveaux concepts et idées. La Mer intérieure emmène dans une région minière, le bassin de la Lusace, dans le Brandebourg, en ex-Allemagne de l’Est, où des villages ont été rasés malgré l’opposition des habitants pour exploiter des mines à ciel ouvert, puis les cratères ont été comblés avec des projets de parcs ou de lacs. A travers un récit documentaire et littéraire, troué de poésie, l’écrivaine arpente des paysages et des lieux de vie, écoute les témoins, ram