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Littérature

Lundi poésie : Aurélie Olivier, en agro sur la patate

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Le cahier Livres de Libédossier
Chaque semaine, coup d’œil sur l’actualité poétique. Ce lundi, on défriche «Mon corps de ferme», premier recueil de l’autrice bretonne, aussi à l’initiative de l’ouvrage collectif «Lettres aux jeunes poétesses».
Montage Libération à partir du texte du recueil d'Aurélie Olivier. (Only France. AFP)
publié le 23 janvier 2023 à 19h28

Le tue-cochon est une tradition évocatrice pour tous les enfants qui ont grandi à la campagne. Cette expérience quasi-constitutive dans le monde paysan est à ce point évocatrice qu’elle donne à Aurélie Olivier, native de Trégrom (Côtes-d’Armor) en 1986, la matière sensible du poème qui ouvre son premier recueil. La suite de Mon corps de ferme, aux éditions du Commun, est une exploration polysémique de l’enfance rurale catholique de la poétesse dans une exploitation laitière, qui cultive à renfort de statistiques et autres données sur l’industrie agroalimentaire bretonne une prose singulièrement géographique.

Depuis, la directrice de l’association Littérature, etc., aussi à l’initiative il y a un an et demi du recueil collectif Lettres aux jeunes poétesses (éd. de l’Arche), s’est éloigné de cet univers agricole. Mais comme un retour aux «racines essorées par les nitrates» auxquelles on ne pourrait en fait pas échapper, l’autrice-transfuge pioche dans sa mémoire-terroir les images qui permettent d’en expliciter la sortie. Pêle-mêle : les vaches, les patates, les tracteurs, le beurre, les produits phytosanitaires, etc. C’est qu’aussi Aurélie Olivier essaye de sonder ce qui dans ce «terreau» a pu engendrer la maladie, un mé