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Libération
Dans les pas d'Arsène (2/6)

Lupin : à Etretat, il y a aiguille sous roche

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La fresque lupinienne n’est rien sans l’herbe grasse et les vaches dodues du paisible pays de Caux. Aujourd’hui, l’aiguille d’Etretat.
Pour l'épisode 2 de notre série, rendons-nous à l'aiguille d'Etretat. (Kévin Deneufchatel/Libération)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 15 août 2021 à 18h57

Lupin a gagné. Victoire par KO de la littérature sur la réalité. A Etretat, l’aiguille est creuse, et fou est celui qui n’y croit pas. L’Association des amis d’Arsène Lupin, l’AAAL, en a fait un dicton : tant que personne n’apporte la preuve du contraire, l’aiguille n’est pas pleine. Depuis la digue-promenade d’Etretat, elle ne se voit pas, cachée par l’une des deux arches qui encadrent la plage, celle qui est nommée Porte d’Aval. Dans sa façade de craie, une grotte qui mène à un tunnel traversant la falaise. Beaucoup de touristes-détectives la prennent pour une des entrées secrètes de l’aiguille. Lupin en aurait haussé les épaules, trop évident, mon cher Watson. Oh, sorry, mon cher Wilson. Maurice Leblanc, contemporain de Conan Doyle, s’est amusé à ridiculiser le célèbre détective d’outre-Manche, vaincu par son Arsène. Doyle, mine pincée, s’en est offusqué, Leblanc, poli, a travesti les noms en anagrammes transparents : Herlock Sholmes devient alors le meilleur adversaire du Français, logique et impassibilité britannique contre charme et outrecuidance latine.

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Et que sont ces restes de murets dévoilés par la marée basse ? Une base secrète lupinienne ? Du tout : un parc à huîtres qui affina en son temps les coquillages pour le palais de Marie-Antoine