Scamorza est un morceau du sud de l’Italie, au bord de la mer. Il y a des grues qui s’agitent pour préparer l’arrivée des touristes. Et Mimmo, 15 ans, élevé par son père veuf, rêve de jouer du rock, de remonter son groupe avec Cesare et Guide et de participer au grand casting organisé par une émission de radio-crochet. «Vous avez toujours rêvé de monter sur scène, époustoufler le public», ils veulent tenter leur chance, tout sauf retourner au lycée à la rentrée car «ici, y a rien à espérer».
Dans Maltempo, dernier tome de la «trilogie italienne» initiée avec Come prima (Fauve d’or 2014 au Festival d’Angoulême) et poursuivie avec Senso (2019), Alfred nous raconte les aventures d’une bande de jeunes gens en quête de réussite et d’émancipation. Quel sera leur futur, sinon ? Bosser sur les chantiers ? Fricoter avec la mafia locale ? Mimmo a un objectif et ne veut pas le lâcher car «t’en connais beaucoup, toi, des rock stars qui sont nées ici ?». Alfred relate un destin tracé avec un talent de conteur : les personnages sont fouillés, l’affection qu’il leur porte ainsi qu’aux lieux est palpable. Et pour cause, il y a sûrement beaucoup de sa jeunesse dans cet album. Il a d’ailleurs réenregistré, à l’occasion de la publication de Maltempo, deux titres écrits à 16 ans : Notturno, une jolie balade et Maltempo