Un récit publié à titre posthume a toujours quelque chose de magique, comme si son auteur était revenu d’entre les morts pour nous parler. On arrive dans la nuit, témoignage inédit de Marceline Loridan-Ivens, a ce pouvoir de faire entendre de nouveau la voix singulière, grondante de colère, sans concession sur l’antisémitisme ou la nécessité d’Israël, de la survivante d’Auschwitz, disparue en 2019 à l’âge de 90 ans. Elle s’était fait connaître du grand public en 2008 avec Ma vie balagan, récit d’une existence chaotique, dévastée par l’expérience de l’extermination. Puis, deux courts récits achevèrent de donner à cette femme menue à la tignasse flamboyante une place à part dans le paysage littéraire, Et tu n’es pas revenu, sur l’impossible deuil de son père, et l’Amour après, coécrits avec Judith Perrignon. «Pour nous qui restons ici, il va nous falloir apprendre à vivre sans elle, sans son rire et sa voix, sans ses coups de gueule et sa repartie, sans l’appartement de la rue des Saints-Pères où l’on s’installe pour refaire le monde, et sans son humour implacable et ses airs de gamine de 15 ans, qui nous rappelaient que Marceline n’avait aucun âge, en tout cas sûrement pas le sien», avait dit la r
Récit
Marceline Loridan-Ivens revient nous parler de «là-bas»
Article réservé aux abonnés
Marceline Loridan-Ivens, en mars 2015 à Paris. (Foc Kan/WireImage. Getty Images)
par Eve Szeftel
publié le 15 février 2024 à 2h11
Dans la même rubrique