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Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 avec l’Anomalie, membre du groupe de recherche littéraire l’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), et Marcus Malte, prix Femina 2016 avec le Garçon, flirtent tous deux avec le roman noir. Ils leur arrivent donc de choisir les codes du polar, d’emprunter une écriture comportementaliste chère aux grands auteurs tel David Goodis. Leurs méthodes de travail sont différentes, leurs jeux sur le fond et la forme aussi, et pourtant, leurs dialogues sont éclairants. Ils échangeaient au dernier festival du polar de Villeneuve-Lez-Avignon (Gard), en voici quelques bribes.
La première phrase…
Marcus Malte : Je pars sur un thème, une idée ou un personnage et je me lance. Je ne sais pas ce que je vais raconter. Ma démarche est de partir de la forme avant le fond. Je dirais même que j’ai une approche musicale, je cherche une harmonie, une mélodie. Puis, de phrase en phrase, quelque chose apparaît. Je découvre, j’essaye de savoir ce qui se passe. Je creuse des pistes et, plus le roman avance, plus la vue devient générale et je commence alors à travail