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«Les Âmes de feu» de Annie Francé-Harrar : entendez-vous l’écho ?

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Science-Fiction dossier
Publié en 1920 en allemand, le roman de l’autrice (1886-1971), une spécialiste du compost, manie utopie et cataclysme.
Annie Francé-Harrar. (DR)
publié le 14 janvier 2025 à 19h36

La culture rutile : dans le futur lointain où se déroule les Âmes de feu, elle a pris le dessus sur la nature. La majorité des humains vivent dans trois cents métropoles tentaculaires dont A15 et semblent ne se consacrer qu’à des occupations spirituelles et esthétiques «supérieures». Les citadins ne marchent presque plus, ils se déplacent sur des «autinos» attachées aux chevilles ; des machines gèrent les tâches les plus pénibles et il fait toujours beau. Quand débute le roman, les métropoles s’apprêtent à fêter une dernière conquête sur la nature : la généralisation de la nourriture artificielle, abolissant ainsi la dépendance aux récoltes et obligeant les «cabaniers», ceux qui cultivaient encore la terre, à l’exode rural. Le pain, les fruits ou les épices sont désormais produits à partir de l’air. Seul le vieux chercheur Henrik 19530 sent que ce progrès mène à la catastrophe. Aidé par son élève Alfred 6720, de Daniel 8726 et de sa fiancée Jolan 10492, il tente d’alerter au plus haut les autorités de l’A15. «Mais partout il se heurtait à la même résistance bornée et ignorante…»

Premier bioréacteur pour le compostage

Les Âmes de feu, traduit pour la première fois en français, a été publié en allemand en 1920. Un siècle est passé dessus avant sa réédition dans sa langue originale en 2021. Le portrait de son autrice, dressé par son traducteur Erwann Perchoc dans une postface, donne les contours d’une personnalité originale, scientifique (et artiste), dont les recherches portaient sur l’humus et