On doit au Passager clandestin la redécouverte d’auteurs peu connus. C’est le cas ici de Mack Reynolds (1917-1983) avec cette novella que l’éditeur indépendant lorientais avait déjà publiée en 2015, et a sans doute considéré qu’elle méritait une réédition. La collection «Dyschroniques» dans laquelle paraissent ces courts textes de science-fiction, choisis pour leurs thématiques écologiques et sociales, peut se suivre par abonnement annuel. Comme la veine «abonnement écolo», qui annonce à venir une enquête sur la face cachée du covoiturage ou le récit d’une lutte locale contre l’implantation d’un Decathlon sur des terres agricoles. Concernant les Gaspilleurs, il est parfois judicieux de remettre le couvert, quand le premier appel a résonné dans le vide, et que le texte a quelques promesses. Quel intérêt, peut-on se demander quand même, à ressortir de la poussière les histoires d’écrivains disparus depuis longtemps, bien loin du panthéon SF. Cela tient déjà à la manière dont ils sont accompagnés : ils sont tous suivis d’une «synchronique du texte», présentation fouillée de l’auteur et du contexte dans lequel il a écrit, qui donne à la lecture qui l’a précédé, une authentique profondeur. On dit souvent qu’il est préférable de ne pas rencontrer le démiurge derrière la fiction, «Dyschroniques» qui ne fait pas ses choix au hasard, attentif à l’écho contemporain, montre que rien ne naît de nulle part.
C’est pourtant assez déstabilisant de se retrouver projeté dans les années