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Entretien

Mariana Enríquez: «Silvina Ocampo était comme une enfant sauvage au milieu de la littérature de l’époque»

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Le cahier Livres de Libédossier
Entretien avec l’autrice de «la Petite Sœur», ouvrage sur la grande novelliste argentine, épouse d’Adolfo Bioy Casares.
Mariana Enríquez, à Paris, en mai. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 13 septembre 2024 à 13h14

Née en 1973 à Buenos Aires, Mariana Enríquez fait partie des grandes figures de la littérature argentine aujourd’hui. En France, les Editions du sous-sol ont également traduit deux de ses recueils de nouvelles Ce que nous avons perdu dans le feu (2017) et les Dangers de fumer au lit (2023, qui vient de sortir en poche chez Points), et le roman Notre part de nuit (2021). Entretien.

La Petite Sœur est paru en 2014, comment évaluez-vous ce livre aujourd’hui ?

Pas différemment. Depuis dix ans, peu d’éléments nouveaux et importants sur Silvina Ocampo sont sortis. Ce qui a changé, qui n’a pas de rapport avec ce livre mais avec la littérature, c’est qu’elle a trouvé de plus en plus de lecteurs. Quand elle écrivait dans les années 40, 50 et 60, il n’y avait pas de public pour ses textes. La façon dont elle parlait de la maternité, de la cruauté, de la méchanceté des enfants, paraissait vif et peu formel. C’était comme une enfant sauvage au milieu de la littérature de l’époque. Les écrivains d’aujourd’hui lui ressemblent davantage.

Votre enquête et vos entretiens ont-ils changé votre regard sur elle ?

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