Mordante et séduisante, franchement réactionnaire, vaguement maurrassienne : pendant une bonne décennie, Marie-France Garaud a orchestré les combats d’une certaine droite française. Olivier Faye, journaliste au Monde raconte, dans la Conseillère, les réussites et les coups tordus de cette femme mystérieuse, qui aura promené son éternel chignon et ses impeccables tailleurs Chanel dans les coulisses du néo-gaullisme. «La femme la plus puissante de la Ve République», précise le sous-titre, empruntant cette appréciation à un article du magazine américain Newsweek paru en 1974. Puissante, elle le fut en effet dans ces années 70 où peu de femmes politiques étaient susceptibles de lui faire concurrence. Quand le jeune journaliste la rencontre en 2013 dans son fastueux appartement parisien, l’octogénaire conteste ce projet de livre : «On n’est pas au pouvoir quand on est conseiller, […] les états d’âme des exécutants ne regardent personne.» Faye ne s’est pas découragé. Il a bien fait. A défaut des confidences de son héroïne, il raconte son chaotique itinéraire, depuis la rencontre de son éternel complice, l’ombrageux Pierre Juillet qui la recrute en 1967 au cabinet de Georges Pompidou, jusqu’à ses ultimes et pathétiques errances souverainistes au début des années 2000. La conseillère au temps de sa splendeur ? On la voit à l’œuvre dans les mémoires de Catherine Nay, parues l’an dernier chez Robert Laffont : la journaliste raconte les dîners qu’orga
Critique
Marie-France Garaud, adroite toute
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Marie-France Garaud à Matignon, le 25 août 1976, jour de la démission de Jacques Chirac comme Premier ministre. (Jean-Pierre Tartrat/Gamma-Rapho. Getty Images)
par Alain Auffray
publié le 11 mars 2021 à 5h25
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