Dans cette rentrée littéraire à foison, jetez-vous sur l’Arche de mésalliance. Percutante dans la forme – son auteur : Marin de Viry, trousse son histoire et ses personnages à petits point (g) s féroces mais tendres. Le résultat est désopilant, piquant, sarcastique, jamais – trop – méchant. Ultra-contemporaine dans le fond – son sujet : une intrigue humano-économico-politique à la Défense, ce haut lieu «de pouvoir sans l’histoire et sans le territoire, de domination sans l’excuse, d’ordre sans le consentement».
Le plot : au sein de MBP, Make a Better Planet, organisme international qui n’a d’humanitaire que son acronyme, la direction générale est – secrètement – promise à deux impétrants. Marius, aristo coincé et paradoxal, Priscilla, brillante féministe anglaise au corps de rêve. C’est moche mais c’est le jeu… Et que le meilleur gagne ! Egalement paranos, puissants et roués, tous deux engagent une lutte à mort, mais très vite réalisent qu’ils feraient mieux de «s’arranger»…
Leur riposte sera démoniaque, barbotant comme personne dans cette fosse aux lions. Sur leur chemin, ils croiseront une palanquée de puissants ridicules : Giacomo Moscovit le PDG arroseur-arrosé, Robert, le merlan frit de la Cour des comptes, Frank, le DirFi accablé d’une Rosemonde – son épouse – tyrannique, Vanessa, la DirCom, «liftée, exaltée et approximative», Alamande, la DRH, «appliquée, tenace, bûcheuse, prototype de la cloche qui a partout sa place, son rond de serviette, ses