S’il fallait définir la «non-binarité», par où commencer ? «La page Wikipédia est un bon début» renseigne Martin Page dans sa postface à ce livre de poésie, lequel n’a lui-même «pas vocation à donner la vérité sur la nonbinarité» et encore moins une quelconque définition. Qu’une encyclopédie participative dite «libre» soit en l’occurrence meilleure conseillère que le Robert (dont la version en ligne nous renvoie pour l’heure ironiquement à la troisième acception du mot «binaire») ou que le Larousse (où le mot n’apparaît tout simplement pas) ne veut sans doute pas rien dire – considérant qu’on est parfois jamais mieux servi·e·s que par soi-même. Rebondissant sur le «terme parapluie», Martin Page termine pour sa part par ces mots de l’Américain·e Da’Shaun L. Harrison et c’est une autre entrée en matière possible : «Le terme “nonbinaire” n’est pas un simple mot à la mode. Il s’agit d’une identité tout aussi réelle que les autres, et nous sommes plus que votre quota de diversité. Pour certains, il s’agit d’un troisième genre. Pour d’autres, il s’agit d’un mouvement entre les deux genres binaires. Pour d’autres, il s’agit d’une tentative de se positionner en dehors de tout genre.»
De quoi s’agit-il ici ? De parler du groupe (notons le pluriel du titre et la fluidité d’un mot qu’aucun trait d’