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Martin Suter et son obsédante «Melody»

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Le cahier Livres de Libédossier
Comme souvent dans les œuvres du Zurichois né en 1948, l’argent joue ici un rôle considérable.
Martin Suter. (Marco Grob)
publié le 23 février 2024 à 14h08

Melody, le quinzième roman traduit de Martin Suter (les quatorze précédents l’ont été chez Bourgois), est une histoire d’amour. Mais qui aime qui ? Qui aime quoi ? A la recherche du temps perdu a théorisé qu’il faudrait une bonne enquête avant de commencer avec un minimum d’espoir la moindre histoire d’amour (qui l’autre a-t-il ou a-t-elle aimé avant ? et autres questions de cet acabit) et Melody est aussi un roman policier. Comme souvent dans les œuvres du Zurichois né en 1948, l’argent joue un rôle considérable – dans l’amour et dans l’enquête. Le premier personnage à apparaître est un jeune ancien riche, «il était descendu de ses grands chevaux». C’est un étudiant d’envergure : au King’s College de Londres, «il avait suivi deux années supplémentaires afin de retarder autant que possible le moment de passer son diplôme. Son père lui payait ses études, Tom n’avait aucune raison d’entrer dans la vie active, et il n’en avait pas grande envie non plus». Mais voilà qu’au bout d’une page ce père s’est suicidé. «Il s’avéra que cet acte était la conséquence d’un endettement sans aucune issue possible.» Chercher un travail rémunéré se révèle donc une nécessité inattendue. Répondant à une curieuse annonce, il met une cravate et utilise une tondeuse pour se rafraîchir la barbe. «Eh oui, il en était là.» Et le