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Interview

Mathieu Belezi, lauréat du prix du Livre Inter : «Je fuis comme la peste l’autofiction»

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Rencontré fin mars à Rome où il vit à l’écart du milieu littéraire parisien, l’écrivain, récompensé lundi 5 juin, grand admirateur de Jack Kerouac, défend sa liberté, en écriture comme en tout.
L'écrivain Mathieu Belezi chez lui à Rome, le 20 mars. (Camillo Pasquarelli/Libération)
publié le 31 mars 2023 à 18h00
(mis à jour le 5 juin 2023 à 11h07)

C’était l’an dernier, en mars. Dans son appartement de Rome, Mathieu Belezi se désespérait. A 69 ans, lui qui écrivait et publiait depuis plus de vingt ans, ne trouvait plus d’éditeur. Son nouveau roman, Attaquer la terre et le soleil, avait été refusé par deux grosses maisons. Un texte, primé par le prix du livre Inter lundi 5 juin, qui prend aux tripes, court, coup de poing, sur les premières années de la colonisation française de l’Algérie. «Je me disais : c’est fini, je ne serai plus publié. Peut-être qu’un jour, après ma mort, un jeune éditeur découvrant mes livres dans le bac d’un libraire des quais de Seine aura un coup de cœur et décidera de republier mon œuvre.»

Mathieu Belezi n’a pas eu besoin de mourir pour être publié et republié. Sur les conseils de sa compagne, Cécile, il a tenté une dernière fois sa chance et envoyé son manuscrit à une plus petite maison d’édition. Sans trop y croire. Deux jours plus tard, il recevait un coup de fil de Frédéric Martin, qui a fondé le Tripode en 2012. Subjugué