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Mythes

Michelle Zancarini-Fournel, vérités sur les sorcières

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Avec humour, l’historienne corrige certains contresens historiques sur la figure féministe célébrée dans les combats post-#MeToo actuels.
Gravure datant de 1539 représentant la pendaison de trois sorcières en Angleterre. (Fototeca Gilardi. Getty Images)
publié le 26 décembre 2024 à 6h14

Voici un petit livre courageux. Il a été inspiré à l’historienne Michelle Zancarini-Fournel par l’omniprésence de la figure de la sorcière dans les combats féministes actuels. L’«insurrection féministe devenue visible en 2017 avec #MeToo» s’est en effet accompagnée d’une célébration inédite des sorcières, dont rien ne témoigne mieux que l’immense succès public du livre de Mona Chollet, Sorcières, vendu à 400 000 exemplaires depuis 2018.

Sorcières était sous-titré «la puissance invaincue des femmes». Le livre a lui-même été suivi de la promotion des «femmes puissantes», pour reprendre le titre d’une émission de radio et d’un livre de la journaliste Léa Salamé. Or, relève Michelle Zancarini-Fournel, c’est un contresens historique : les femmes qui ont été condamnées pour sorcellerie, dans l’Europe des XVe-XVIIe siècles, étaient tout sauf des femmes puissantes. C’étaient «des victimes de querelles de voisinage, de dénonciations et d’arrestations débouchant sur l’av