Ce livre se présente comme un roman mais c’est en réalité une version légèrement fictionnalisée d’une enquête historique. Il n’en est pas moins intéressant, notamment parce que, grâce à lui, on découvre qu’il existe aussi une banalité du bien.
Tel-Aviv, Israël, années 50. Zvi Spielmann a une femme, deux enfants, une famille aimante et chaleureuse, un poste de comptable au théâtre Cameri. Comme tous leurs voisins de la rue Bitzaron, les Spielmann sont des survivants des camps. Avant même que, en 1961, soit jugé Adolf Eichmann (à propos duquel Hannah Arendt avait proposé le concept de banalité du mal), d’autres procès, moins retentissants mais très suivis, se tiennent dans le pays. Ceux des juifs qui auraient plus ou moins collaboré avec les assassins. Personne n’accuse Zvi mais lui se sent coupable. Il est par ailleurs torturé par des migraines. Métaphore un peu lourdingue de la culpabilité ? On verra.
L’autre sujet de ce récit, c’est la présence d’enfants jumeaux à Auschwitz. A son arrivée dans le camp après avoir été déporté de Hongrie, Zvi Spielmann, 29 ans, est chargé de gérer trente jumeaux âgés de 9 à 15 ans sur lesquels le docteur Mengele pratique ses expériences «médi