Le 12 avril 1961, depuis Vostok 1, Youri Gagarine, premier homme dans l’espace, aurait déclaré à l’ingénieur Sergueï Korolev ces paroles dont la chute est pour le moins inattendue : «Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts et Anna Magnani». Certes, c’est moins rhétorique que la phrase de Neil Armstrong, mais il n’y avait pas à cette époque de retransmission télé, et ce propos assez décalé dans l’univers de référence soviétique n’aura été entendu au mieux que de la salle de contrôle de Baïkonour. Pourtant, la phrase a transpiré et a pris place dans les journaux et les livres sur la grande actrice italienne Anna Magnani. Est-ce une histoire authentique, une fake news, ou ce qu’on appelait jadis un «canard», une belle histoire médiatique mais trop séduisante pour être honnête ? Soixante ans plus tard, Mikaël Hirsch découvre l’anecdote dans le Corriere della Sera et en fait ici tout son roman.
Roman certes, mais mené aussi scientifiquement que fictionnellement car Hirsch, comme l’a dit judicieusement le critique et