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Millénium est devenu une franchise. Après la trilogie signée Stieg Larsson, brutalement interrompue par la mort de l’auteur en 2004, l’écrivain David Lagercrantz (auteur d’une biographie du footballeur Zlatan Ibrahimovic) avait tenté, en vain, de prolonger le charme en trois nouveaux volumes plutôt faibles. Il cède aujourd’hui la place à Karin Smirnoff pour une septième histoire, la Fille dans les serres de l’aigle.
La romancière suédoise y met tout son cœur, déplaçant les deux héros, Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist, dans le nord du pays, à Gasskas. Elle surfe sur l’écologie, glisse comme elle peut des allusions aux volumes précédents en intégrant, par exemple, une bande de motards hyperviolents déjà croisés plus d’une fois, ou impose à Lisbeth Salander une nièce, douée comme sa tante de talents techniques et scientifiques exceptionnels.
Les copiés-collés se bousculent, à l’image du titre de cet opus – la Fille dans les serres de l’aigle – qui rappelle la Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, paru en 2006. Il y a de vrais méchants, de faux gentils, beaucoup de magouilles autour de la transition écologique, des forces du mal qui sentent le réchauffé, des éleveurs de rênes qui perdent leur boulot, de petits propriétaires spoliés. Sans oublier ce pauvre Mikael Blomkvist, devenu grand-père gâteau, privé de son journal, Millenium, dont il regrette amèrement la mutation en podcast. Karin Smirnoff est partie pour une trilogie, tentant de copier le rythme vif et intrigant de Stieg Larsson sans y parvenir. L’autrice s’essouffle vite, les lecteurs aussi.